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CITÉS DÉLIVRÉES
Dans le halle de la Médiathèque de Troyes, ça commence avec la représentation de » sa » carte, sa propre carte, carte à proprement parler à jouer » ( donnée, offerte, trouvée, distribuée, dans tous les lieux associatifs, professionnels, bibliothèques de l’agglomération troyenne, relais, écoles, collèges, lycées… ) carte blanche… de l’autre côté : » Le soleil luit pour tous « . Annonce… de la couleur !
Oui, le soleil dans cette médiathèque neuve, ouverte, soleil, soleil… ne sera l’apanage d’aucune classe…
Auront été dessinés, inscrits, tracés, toutes figures, tous signes, toutes expressions, signant l’identité du porteur de la carte…du spectateur.
(Or, tout comme la page blanche appelle, réclame le tracé, l’empreinte, ce dos de carte offre une liberté d’inscription : chaque carte peut être réalisée, individuellement, ou en ateliers suivis par les bibliothécaires et les médiateurs du livre qui sont les relais de l’opération).
Elle devient carte de » visite « , carte personnelle, signe d’une première inscription dans ces cités à délivrer et dans l’espace…
Donnée à » Félicité « , cette comédienne en robe à plis surplis (on peut la » lire » de tous les côtés, dans tous les sens, et le livre qu’elle tient à la main, contient tous les livres); à sa main une bague en forme de tampon, cette carte nous vaudra en échange l’inscription à même notre peau… www. Inscrit-dans… com. Site ou Cité ?
Inscrite déjà, elle, dans la médiathèque, méga-cité, » Vivacité « , autre comédienne, rappeuse, tag vivant, mobile, sur tous les murs, vitres. Elle déplie la langue vivante à l’infini, l’envoie contre, la déroule, la libère, la propulse, la réverbère, jeux de mots,
jeux d’échos. A deux voix donc, elles nous ouvriront le chemin, les bifurcations possibles, en nous pointant les surfaces, (murs ?) derrière lesquelles se donnent à lire des cités de livres. Murs de glace à travers lesquels un corps actionnant la fiction, celui de Marco Polo, explorateur, navigateur, apparaît et disparaît, laissant des traces à partir desquelles nous avançons…
Murs transparents… Palais de givre, sans porte ni fenêtre, habité par une dame de cœur qui nous enchante, » Hâtez-vous de la suivre » et la passerelle entre les deux mondes, le réel et le fictif est franchie, physiquement !
Nous enlevant par marches et contre-marches jusqu’à cette baie vitrée, cette vue panoramique sur la ville,( passée, mise sur site) au grand large sur la ville présente.
Site ponctué de commentaires, énoncé par une quatrième comédienne qui nous restitue par la vérification de la justesse de la présentation de son » www.com « , l’histoire des lieux et des livres confisqués à la Révolution de 1789 constitue un mur, visibilité de la partie cachée des fondations mêmes de cette médiathèque suspendue dans le vide.
C’est Marco Polo, plus rapide que la vitesse de la lumière, qui semble s’échapper de tous les reflets de l’architecture pour nous conduire jusqu’au cœur de cette méta-cité, jusqu’au
noyau, au lieu originel, qui traversa intact les siècles, l’espace, ( l’hyper-espace ? ).
Là où celui à qui Marco Polo rend des comptes (des contes), le grand empereur Kublaï Khan, figure mythique de la mémoire et de ses trésors accumulées, attend d’être rebranché par un adepte de Ted Nelson lui-même, l’inventeur du terme “hypertexte”. Marco Polo serait donc un être réel? fictif?, un personnage?, un reflet?, un alias?, un “avatar”?
Et voici comment s’emmêlèrent les réalités, articulées les unes aux autres, toutes expressions écrites, sculptées, architecturées, dansées, théâtralisées, virtualisées, projetées sur écran géant fendu, ayant été convoquées, pour tisser, tester ces nouvelles écritures qui réconcilient ancien et nouveau monde, ancienne cité, neufs sites et actuelles cités: pour restituer dans cet espace public et collectif les savoirs, enfermés en tout support.
Car notre univers présent n’est-il pas continûment oscillant entre cette partie de nous mêmes qui est projetée dans le monde, prélevant du savoir, collectant des informations, enquêtant, faisant miel, explorant, lâchée physiquement, mentalement, à la rencontre de cette terra incognita ( » Terre des mots écrits « ) et ce point fixe immobile, mémoire molle que nous chargeons de toutes ces données ? Sauf que désormais le » texte « , qui reliait les mille et un points extérieurs à ce point aveugle en nous, là où » ça » crée, s’est redéployé par écran interposé en » hypertexte « , en méta-langage englobant espace corps voix image, émissions en tout genre…
Ce sont ces allers et retours, ces mises en Abymes, creusées, vertigineuses, dans la représentation de ce nouveau monde, que nous mettons en œuvre dans le corps aux mille et un reflets, de cette médiathèque.
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